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L'Art est dans le mouvement
Pour Vanessa Renoux, la sculpture est également arrivée très tôt dans un parcours qui ne la destinait pour autant pas à cette pratique.
Un parcours universitaire scientifique et un doctorat en physique appliquée à l’archéologie obtenu en 2000 auraient dû pousser Vanessa Renoux vers des contrées moins créatives.
Pour autant, la pratique artistique est toujours présente en filigrane. Des ateliers de croquis de nus sur modèles vivants, un goût pour la liberté de la création et l’envie grandissante de vivre de ce processus d’expression libre germe jusqu’à éclore, très vite. D’abord en créant une ligne de bijoux puis, de lignes en volutes, en évoluant doucement vers la sculpture de formes originales.
Et aux prémices un parti pris, celui du caractère revendiqué éco-responsable dans les procédés choisis. « J’ai toujours eu envie de créer avec des matériaux que j’avais sous la main, dans une certaine idée de recyclage de l’existant ».
C’est ainsi que Vanessa Renoux développe sa technique de prédilection. Une technique mixte qui consiste à partir de tiges d’acier, véritable armature en métal qui fait office de squelette, puis à élaborer un mélange de papiers qui est ensuite compressé et encollé pour créer le volume et donner corps à la forme. Mixer, enrouler et superposer ce mélange de papier et de colle, ajouter aussi parfois un peu de céramique pour trouver l’équilibre entre la légèreté de l’aspect recherché et la solidité de la création, et finir par poser la couleur qui, selon les aspérités de la surface, va permettre de donner cet effet de sculpture de bronze aux reflets irisés.
C’est à partir de ce postulat que Vanessa Renoux a trouvé un style, son style. De longues figures longilignes, courbées en légèreté, aériennes et graciles, qui semblent voltiger à l’orée d’un univers onirique tout en grâce.
« Avec le papier, j’ai l’impression de m’affranchir de la gravité, d’échapper à la pesanteur et les irrégularités du matériau me permettent ces effets de matière et de texture qui donnent du caractère à la matière ».
Une fois la surface peinte, les plissés et les craquelures révèlent cet effet patiné aux mille et une nuances de teintes, mordorées et bleutées.
Parmi les influences de Vanessa Renoux, il y a les sculptures des grecs et des étrusques, les statues tronquées retrouvées des siècles après, écho rebondissant de ses études portées sur l’archéologie. Mais il y a aussi ces inspirations plus modernes, Rodin et Camille Claudel, ou contemporaines, Alexandre Calder, mais sans jamais prendre trop de place.
Ne pas se laisser trop imprégner et garder l’angle grand ouvert à la singularité avec pour obsession majeure, la forme et le mouvement. D’où ces figures de danseuses qui peuplent l’univers de Vanessa Renoux, ces personnages perchés sur leurs balançoires, ces mobiles laissés à la cadence du vent et tout ce bestiaire d’animaux longilignes saisis dans un élan.
Et là encore, le croquis, le dessin comme trait d’impulsion avant de se laisser emporter par le temps du façonnage qui courbe la trajectoire et lui donne parfois une nouvelle orientation.
Tout cet univers de créations originales est à découvrir en direct à l’atelier de Vanessa Renoux situé dans le village d’Alby-sur-Chéran où l’artiste expose aussi un autre volet de son travail, pictural cette fois, qui combine l’iconographie des estampes japonaises et la technique de l’aquarelle.
Quelques œuvres sont également exposées à la Galerie 17 à Annecy. Pour les expos temporaires en cours et à venir, rendez-vous jusqu’au 26 août à la Galerie Paul’Art à Annecy et du 4 au 6 octobre pour l’exposition Art3f à Rochexpo de La Roche-sur-Foron.
Photos portrait et atelier par Gill Maheu. Et pour en savoir plus sur la séance photo avec Gill.
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